.dpi 29 : 100% Montréal

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29 « 100% Montréal »

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Présentation

Le numéro 29 de .dpi explore les intersections de l'art, de l'activisme et du féminisme à Montréal au cours de quatre décennies à partir de la fondation de La Centrale Galerie Powerhouse en 1974 jusqu’aux pratiques contemporaines en 2014. Ce numéro tient compte des histoires et des réseaux locaux et vise à les situer dans des contextes plus larges du discours féministe. Dans ce groupement d'articles, les auteures de .dpi présentent une sélection de projets, d’actions et de mouvements qui contribuent à raconter un récit à propos des pratiques artistiques socialement engagées à Montréal.

Cette année, La Centrale Galerie Powerhouse revient sur ses 40 ans, depuis sa création en tant que premier centre d'artistes autogéré féministe au Canada. Dans son article, Jennifer Leigh Fisher, actuelle coordonnatrice artistique du centre, s’interroge sur la façon dont les stratégies féministes historiques influencent les pratiques de l'art contemporain. En utilisant les archives de l'organisation comme point de départ, des artistes invité-e-s se pencheront sur ces questions dans le courant de l’année.

Julie Alary Lavallée écrit sur les entrevues menées en 1976 par l'historienne de l’art et commissaire Rose-Marie Arbour pour Télé-visite au Musée ; des entretiens destinés à la télévision, jamais diffusés, qui se trouvent aujourd’hui inscrits au catalogue en ligne Vithèque de Vidéographe. Alary Lavallée établit des parallèles entre la diffusion de l'art en 1976 et 2013 à Montréal et les problèmes concomitants de l'économie et de l'intérêt du public pour l’art qui restent aussi importants aujourd'hui que jamais.

Claire Paquet s’entretient avec l’artiste montréalaise Jessica MacCormack à propos de ses collages numériques ainsi que de ses enquêtes sur l'identité et la communauté sur les plateformes des médias sociaux, telles que Facebook.

Esther Bourdages a interviewé Karine Philibert, l’une des membres d'une coalition de professionnel-le-s en soins de santé contre la hausse des frais de scolarité, qui ont été actifs au printemps 2012 pendant les grèves étudiantes au Québec. Philibert a contribué à l'ouvrage Les femmes changent la lutte. Au cœur du printemps québécois, publié récemment aux Éditions du remue-ménage.

Les pratiques communautaires sont au cœur du travail du collectif RECAA (Ressources ethnoculturelles contre l’abus envers les aîné(e)s / Respecting Elders Communities against Abuse). Son projet à long terme intitulé « Activiste âgée et médias numériques » utilise les nouveaux médias technologiques afin d’augmenter la sensibilisation envers les personnes âgées maltraitées et de développer des stratégies de prévention d'abus. Katja Melzer a interviewé des membres de RECAA au sujet de leur travail dans les communautés ethnoculturelles à Montréal.

Un entretien de Stephanie Tripp avec Stéphanie Lagueux de Studio XX sur les archives Matricules traite de l'élaboration de ce projet et de son rôle dans la documentation de l’art féministe. Lancé en 2008, Matricules fournit une structure à travers laquelle il est possible de tracer des réseaux d'artistes, d’événements, d'écriture et d’œuvres d'art depuis la fondation du Studio XX en 1996. Il agit également comme un site d’investigation pour les artistes et les chercheur-e-s qui souhaitent interagir avec et interpréter les contenus.

La reconnaissance de la pluralité de l'histoire de l'art féministe est une entreprise critique. Comme le mentionne Amber Berson, le manque de rédactrices femmes ayant contribué à Wikipédia et la sous-représentation de l’art et du discours féministes sur le site en général posent problème. Son article sur le premier Art + féminisme Wikipédia Edit-a-thon décrit comment un réseau international établi dans 30 villes a décidé de s'attaquer à ces problèmes en créant des événements locaux afin de soutenir les nouveaux-elles rédacteurs-rice-s de Wikipédia et de travailler collectivement sur de nouveaux articles.

Le développement du hackerspace FemHack à Montréal est décrit par Christina Haralanova et Sophie Toupin. Elles situent FemHack comme le reflet local d'un mouvement international féministe émergent. Le mouvement des hackerspaces féministes, orienté vers la justice sociale, gagne du terrain dans le monde matériel, en créant de meilleures conditions pour les femmes impliquées dans et avec les communautés technologiques.

Enfin, le collectif F.A.R.D. (Féministes anti-racistes détonant.e.s) répond à l'un des projets de loi les plus controversés au Québec mis en avant par le parti minoritaire au pouvoir, la Charte des valeurs du Québec. En fournissant des affiches libres de droits à télécharger et à imprimer, il vise à accroître la visibilité de l 'opposition à la Charte.