Résumé
À l’aube d’un vendredi en juillet 2012, des commerçants, des travailleurs, des résidents et des passants du quartier Parc-Extension de Montréal se sont réveillés pour s’apercevoir que leur coin de la ville avait été tapissé d’affiches féministes frappantes portant des messages revendicateurs en bengali, anglais, français, mandarin, tamoul et en urdu. Bien que cette action artistique guérilla ne fut pas publiquement revendiquée par un groupe, un photoreportage trouvé sur un blogue tumblr indique que les affiches furent posées à profusion tout au long de l’achalandé boulevard Jean-Talon par des personnes s’auto-proclamant féministes et anti-racistes afin de “dénoncer les attitudes sexistes et le harcèlement sur la rue, ainsi que pour bâtir des communautés sécuritaires, dignes et saines pour toutes et tous.”
Ce photoreportage met aussi l’action en contexte en expliquant qu’elle faisait partie d’un effort communautaire visant à mettre fin aux violences interpersonnelles et étatiques dans Parc-Extension, un quartier historiquement ouvrier qui accueille maintenant un grand nombre de personnes migrantes sud-asiatiques, latines, haïtiennes et nord-africaines. La violence étatique comme la pauvreté, le profilage racial perpétué par la police de Montréal (SPVM) ainsi que les déportations des membres de la communauté par l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) est répandue dans ce quartier coloré. Selon le blogue, ces activistes ont reconnu l’importance d’adresser le harcèlement de rue en luttant contre ces brutalités. Elles proclament aussi qu’une communauté sécuritaire veut dire que toute personne peut se promener avec dignité et sans crainte.