Nouvelles perspectives sur l'architecture. Sarah Brown
“J’entrevois un avenir formidable pour les femmes en architecture, particulièrement en raison de tous les bouleversements qui secouent la société à l’heure actuelle. Selon moi, les femmes sont extrêmement douées pour faire face aux bouleversements.”
Catherine Chard Wisnicki,
première diplômée en architecture de l’Université McGill
“Quel lien y a-t-il entre l’architecture et la technologie?”, me demanderez-vous. Et bien, je vous dirais, que la notion d’architecture et de construction d’espaces est des plus pertinente depuis la création du cyberespace et des mondes virtuels. Sinon, comment qualifier ce réseau en expansion continue qui se ramifie indéfiniment autour de la planète? L’intérêt pour la création d’un monde parallèle, virtuel et soutenu uniquement par les filets de l’informatique, nous mène à nous questionner sur la notion d’espace. Le développement de la soi-disant 3D demande une compréhension assez poussée de la spatialité et, de plus en plus, nous devons faire appel au savoir-faire architectural. De même, l’implantation de nouvelles technologies dans le bâtît transformera sûrement notre espace de vie du futur.
L’architecte, professionnelle de penser l’espace, verra peut-être son rôle se transformer.
Les femmes architectes au Québec vivent une situation toute particulière. Alors que dans d’autres pays et provinces les femmes se sont souvent limitées à (lire: ont souvent été détournées vers) la décoration intérieure, les projets d’habitation et la restauration de bâtiments, les architectes québécoises, qui sont arrivées sur la scène dans les années 60, ont pu profiter de la révolution tranquille pour participer à de grands projets tels que la Place Bonaventure et Expo 67, et se diriger vers des domaines en essor tel que l’urbanisme.1 De nos jours, la proportion de femmes étudiant en architecture est en pleine croissance, mais on constate néanmoins que leur représentation à l’échelle locale et internationale laisse place à l’amélioration. Pour maintes raison, ce milieu parfois trop rigide et exigeant, reste difficile à vivre pour les femmes. Ces femmes architectes renoncent donc à leur inscription à la profession, mais continuent à pratiquer en trouvant des façons hybrides d’utiliser leurs connaissances architecturales, entre autres dans l’enseignement, la gestion de projets, le rendu architectural, les publications culturelles, le milieu artistique et, plus récemment, le domaine des nouveaux médias. Sans aucun doute, travailler dans le milieu traditionnel de l’architecture, un monde d’hommes déjà structuré sur un modèle masculin, ne permet pas aux femmes de faire l’architecture à leur façon. Avec l’avènement des technologies informatiques, elles sont maintenant en possession de nouveaux outils dont le potentiel exploratoire leur permettra sûrement de trouver des façons innovatrices de penser et de faire l’architecture. Comme le dit Zaha Hadid, première femme à recevoir le prix Pritzker d’architecture, “Ce qui était perçu il y a 20 ans comme des idées extrêmes est maintenant réalisable (..) Alors (le prix) est une forme de reconnaissance pour mon travail qui en fait n’était pas une fantaisie mais vraiment réel et facile à mettre en oeuvre”2.
Notes
1 Pour en savoir plus lire L’Architecture au féminin : Une Profession à redéfinir de Annmarie Adams et Peta Tancred (les éditions du remue-ménage, 2002), traduit de l’anglais par Linda Lamontagne.
2 npr, Zaha Hadid Wins Pritzker Architectural Prize
http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=1781764
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