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<terre></d'appartenance> :: Dina Vescio

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L'immensité de l'univers digital peut parfois sembler difficile à saisir - voilà pourquoi .dpi 19 a décidé de se renseigner directement. Lancé en conjonction avec la 9ieme édition du Festival HTMlles du Studio XX, ce numéro appelait à des contributions sur le thème de <terre></d'appartenance>, qui traite de notions artistiques et théoriques sur la localité, la domesticité, l'identité, l'appartenance, la communauté et le territoire en relation avec la culture canadienne et québécoise. Qu'elles soient nées à Montréal ou qu'elles y résident présentement, les auteures et les artistes présentées dans ce numéro ont toutes une connexion avec la ville. Certaines ont incorporé des éléments de la belle province dans leurs contributions alors que d'autres ont sillonné les diverses régions de notre vaste pays pour observer les idéologies et le visuel du canadienisme . En bout de ligne, cette edition présente les créations textuelles et artistiques basées sur les perspectives des femmes en lien avec la thématique de <terre></d'appartenance>.

La vidéo de Cheryl Sourkes , qui apparaît dans la bannière de cette édition, est composée d'images de caméra web qui capturent un paysage canadien iconique. Encadré dans la réflexion d'une fenêtre - que l'on présume être celle de la photographe - l'intérieur douillet de la maison est contrasté par le froid rude de l'environnement extérieur, rappelant aux observateurs les aspects physiques de la terre dont les conditions hivernales, les températures saisonnières, et les changements climatiques - tous des éléments centraux de la vie canadienne.

Les oeuvres vidéo de Kathleen Vaughan et Stéphanie Leduc sont aussi présentées dans cette édition. Dans Home Sweet , Vaughan offre une autobiographie d'un côté, et un traçage géographique de l'autre, en réponse à sa découverte de (mal)aise dans sa quête d'appartenance au cours de sa vie partagée entre deux villes canadiennes. Dans Escape son , Leduc fait appel à la présence auditive des spectateurs en leur rappelant que leurs routines quotidiennes, issues d'un cadre domestique et urbain, contribuent à définir leurs identités individuelles et collectives.

Marie-JosĂ©e Roy aborde sa sĂ©rie Migrations intĂ©rieures avec une approche photo-journalistique. La communautĂ© rurale de Rivière-du-Loup au QuĂ©bec offre des services personnalisĂ©s et des soins de santĂ© accessibles Ă  bien des individus pendant les derniers moments de leurs vies. Alors que leur gagne-pain devient chose du passĂ©, les citoyens retraitĂ©s cherchent un sentiment d'appartenance dans cette municipalitĂ© oĂą ils ont migrĂ© pour y trouver refuge et   vivre indĂ©pendamment aussi longtemps que possible.

Dans son article intitulé "Canada, Our Home on Native Land: Reconsidering Alanis Obomsawin's Kanehsatake: 270 Years of Resistance Twenty Years After the Oka Crisis," Dom Nasilowski traite des droits fonciers des autochtones à travers une examination du film documentaire d'Obomsawin, qui raconte la confrontation de 1990 entre les forces canadiennes et les peuples autochtones revendiquant leur terre, leur territoire, leur identité et leur héritage à Oka au Québec.

.dpi 19 présente deux projets en lien avec le festival HTMlles, consacré à la diffusion d'art médiatique indépendant canadien et québécois créé par des femmes, autant établi qu'émergent. En premier lieu, Amélie Paquet traite de l'exposition Ludologie numérique dans Ludologie numérique au festival HTMlles : des jeux attentifs à l'espace , démontrant comment trois expériences de jeu uniques explorent les relations entre les humains et les territoires et abordent aussi la question d'appartenance. Ensuite, en faisant usage du Dictionnaire des arts médiatiques comme référence, Aude Crispel crée Hommage à Louise Poissant , une reconnaissance à la pionnière de l'art médiatique, Louise Poissant, Ph.D., dont la participation de plus de 25 ans au sein de la communauté locale et globale d'art médiatique fût très signifiante.

Dans cette édition, les contributrices participent à un dialogue national basé sur les idées entourant <terre></d'appartenance>; cette discussion explore le passé, le présent et le futur des arts médiatiques indépendants au Canada et au Québec. Les artistes et auteures réfléchissent aux notions de bercail comme étant indéterminées, articulant les facteurs externes et les expériences en lien avec la terre et la société pour définir leurs identités; cherchant des réponses - comme le suggère la devise du Canada - A Mari usque ad Mare (d'un océan à l'autre), à travers la vaste étendue qu'est le Canada. Selon Vaughan, la "liberté détachée" est un refuge privé et réconfortant, une appartenance qui n'est ni statique ni permanente mais une "expérience changeante" qui sait continuellement s'adapter. Le bercail est territoire; le territoire est bercail.

“Where Thou art — that — is Home —”
-Emily Dickenson

Marisa Portolese, The Calm Before the Storm, de la série The Recognitions, C-Print, 2005. www.marisaportolese.com