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L’acte de documentation des œuvres numériques et nouvelles techniques de conservation :: Par Chantal Dumas

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Il n’est pas toujours facile de produire un numéro d’une revue. Les dates de tombée sont trop vites arrivées et le temps manque dans le cumul des activités de la journée pour se poser et se consacrer qu’à cette tâche. Alors c’est le soir tard ou tôt le matin que les mots trouvent leur chemin du cerveau au clavier, tel cet édito. Mais il s’agit qu’un texte très attendu n’arrive pas et le déséquilibre s’installe le temps qu’une solution pointe le nez. Sans la solidarité et l’engagement de notre comité de rédaction, les choses ne seraient pas possibles. C’est cet esprit d’équipe que l’on ressent dans chacun des numéros mais aussi, l’amour des idées et le désir de les transmettre. Et tout en bout de ligne, Stéphanie, notre webmestre, sans qui le numéro ne verrait pas le jour. Elle reçoit sans broncher, très près de la date de parution, le contenu du numéro. C’est sur elle que repose la parution. Nous la remercions pour sa gentillesse et sa grande compétence.

Ce deuxième numéro sur le thème de l’archivage à l’ère du numérique a soulevé plusieurs questions au sein de notre comité de rédaction. La participation de notre revue aux Journées d’études sur les revues culturelles du Québec, organisées par le CRILCQ, en novembre dernier a été l’occasion de retracer l’historique de .dpi. Malgré son tout jeune âge, 14 numéros publiés depuis 2004, nous nous sommes rendues compte que la mémoire de la revue s’étiolait peu à peu et qu’avec l’éloignement des premières collaboratrices, elle risquait de s’effacer complètement. Émilie Houssa et Paule Mackrous ont saisi cette opportunité pour la retracer. Tout en faisant la recherche pour retrouver certains détails relatifs aux débuts de la revue, le besoin de redéfinir, de préciser et de «mettre en lumière des interrogations fondamentales à la consolidation du mandat de .dpi». s’est imposé. La question centrale demeure: «Comment élaborer une revue spécialisée à partir de la triade art, femmes et technologies ? ». À lire : Chronique d’une présentation : .dpi : culture et pixels au féminin.

Les revues en ligne posent aussi le problème plus général de la conservation des sites Internet dont les technologies sous-jacentes deviennent rapidement obsolètes. Ajoutons à cela les œuvres d’art qui utilisent comme matériau et espace de diffusion Internet et ses modalités. Domique Boileau dans son article La conservation du Web en archivistique et les possibles applications à l'art Internet questionne les diverses applications des méthodes de collecte, d'archivage et de conservation des ressources Internet en usage en archivistique pour la sauvegarde de l'art Internet.

Depuis quelques années, ils sont plusieurs à s’être intéressés au phénomène de l’archivage à l’ère des arts et des technologies numériques. Dans notre article collectif Archives en ligne; nos coups de cœur, les membres du comité de rédaction de .dpi font un rappel sur une initiative du gouvernement fédéral mise sur pied en 2001 et 2004 et destinée au développement d’archives en ligne. Culture canadienne en ligne de Patrimoine Canadien pourrait voir son financement non renouvelé et les Fonds Passerelle et Partenariats disparaître. Après une décennie, les fonctionnaires du Ministère examinent diverses options à propos d'une approche future liée à l'appui au contenu numérique culturel et à l'innovation. Il nous est donc apparu intéressant de répertorier pour vous les sites Web d’archives préférés. Cette liste est bien sûr non-exhaustive et reflète les intérêts de chacune des membres du comité.

Opening up the Image of Possibilities through Archival Gestures d’Anik Fournier met de l’avant deux œuvres d’art qui nous permettent de constater comment de nouveaux paysages de données (datascapes) peuvent nous amener à repenser la notion même d’archive et les gestes de conservation posés dans le monde de l’art et dans la société en général. Deux situations vécues à Amsterdam, dans les derniers mois, ont inspiré à Anik un commentaire sur l’utilisation d’archives par les artistes : Last Supper (2003), une mise en scène de l’exposition de Leonard de Vinci, au Louvre, par l’artiste James Coleman et Living Tomorrow (2005) de l’artiste Linda Wallace.

Tania Perlini, accompagnée d’Allison Moore dans le rôle de camérawoman, est allée visiter Darsha Hewitt, artiste audio travaillant l’électronique, à son studio nouvellement installé. Étonnées et ravies, ces femmes ont discuté des différents aspects de la pratique de l’artiste – ses œuvres, son espace de travail, sa philosophie, ses inspirations, ses expérimentations et ses collaborations. Sept vidéos en ont été tirés et sont présentés dans la chronique Dans l’atelier.

Maryse Boyce, notre jeune recrue, s’est mise à l’abri du jour pour fréquenter la nuit.
Art pour insomniaques : la sixième nuit blanche de Montréal. Depuis 6 ans, Montréal célèbre le dernier samedi de février (ou le premier de mars) la nuit blanche. Lancé par la ville de Paris, cet événement culturel et populaire a vite été repris par plusieurs villes à travers le monde. Montréal investit cette année la ville sousterraine, celle-ci connue par le tourisme mais encore à découvrir par la population locale. Cette nouveauté propose un trajet de 2,8 km ponctué de 80 projets créés par 130 artistes.

En dernier lieu, j’aimerais souligner la magnifique bannière dynamique, une proposition de Sarah Brown. Les images utilisées proviennent de la banque personnelle de l’artiste et de l’archive Matricules.

Nous vous souhaitons bonne lecture.